Formation TMD pour la manipulation sécuritaire des matières dangereuses

Classes de dangers au transport sur les marchandises dangereuses

 

La partie 2 du règlement sur le transport des marchandises dangereuses définit les différentes classes de dangers et les critères de classification propres à chacune. Nous vous présentons ici un bref résumé de chacune des classes.

 

Classe 1: Explosifs

Une matière est considérée comme un explosif selon le TMD si elle entre dans l'une des deux définitions suivantes:

• Il s'agit d'une matière qui, par réaction chimique, génère des gaz à une pression, une température et une vitesse suffisante pour causer des dommages dans la zone environnante
• Il s'agit d'une matière qui a été conçue dans le but d'obtenir un résultat explosif ou pyrotechnique. Ces matières ont été conçues afin de produire de la chaleur, de la lumière, de la fumée, du gaz ou du son, au moyen d'une réaction chimique exothermique auto-entretenue, sans détonation.

Des exemples d'explosifs incluent le TNT, les feux d'artifices et les signaux fumigènes.

 

Classe 2: Gaz

 

La classe des gaz regroupe entre autres les gaz, leurs mélanges, les objets chargés d'un gaz et les aérosols. Il y a 3 divisions dans la classe 2:

 

Classe 2.1: Gaz inflammables

Ce sont les produits qui sont gazeux à température et pression ambiante et qui sont inflammables. Un gaz est considéré inflammable s’il répond à l'une des deux conditions suivantes:

• Sa limite inférieure d'inflammabilité est de 13% ou moins;
• La différence entre sa limite supérieure d'inflammabilité et sa limite inférieure d'inflammabilité est d'au moins 12 points de pourcentage

Des exemples communs de gaz inflammables sont le propane et le gaz naturel.

 

Classe 2.2: Gaz ininflammables non-toxiques

 

Gaz ininflammables non-toxiques

Ce sont les produits qui sont transportés sous pression, à au moins 280 kPa à 20°C, ou qui sont des liquides réfrigérés. Dans les deux cas, les produits ne doivent pas entrer dans la classe 2.1 ou la classe 2.3 pour pouvoir entrer dans la classe 2.2.

 

Des exemples courants de gaz ininflammables non-toxiques sont l'azote et l'argon.

 

Gaz comburants

La classe 2.2 peut également utiliser un autre pictogramme, si le gaz qui est transporté est un gaz comburant. Dans ce cas, l'étiquette jaune portant le symbole des comburants doit être utilisée en lieu et place de l'étiquette verte de la classe 2.2.

 

L'oxygène est un exemple typique de gaz comburant.

 

Division 2.3: Gaz toxiques

La division 2.3 comprend les gaz qui correspondent à l'une des deux définitions suivantes:

 

• Le gaz est connu comme étant toxique ou corrosif pour l'être humain
• Le gaz a une CL50 inférieure ou égale à 5000 mL/m3

La CL50 est la concentration léthale 50%, soit la concentration du produit dans l'air qui, lorsque respirée pendant une période de 4h, provoque la mort de 50% du groupe d'animaux étudié. Plus cette valeur est petite, plus la toxicité du produit est élevée.

 

L'ammoniac et le monoxyde de carbone sont des exemples de ce type de gaz.

 

Classe 3: Liquides inflammables

Les liquides inflammables sont les substances qui sont liquides à température ambiante et qui ont un point d'éclair inférieur ou égal à 60°C.On inclut également à cette classe les liquides qui ont un point d'éclair supérieur à 60°C et qui sont transportés à une température supérieure ou égale à leur point d'éclair. Le point d'éclair est la température la plus basse à laquelle une substance génère suffisamment de vapeurs pour former avec l'air un mélange susceptible de s'enflammer. Lorsque le produit est à une température supérieure ou égale à son point d'éclair, la moindre étincelle ou le moindre choc peuvent provoquer l'allumage des vapeurs. Des exemples de liquides inflammables incluent l'alcool à friction et l'essence.

 

Classe 4: Solides inflammables, matières sujettes à l'inflammation spontanée et matières hydroréactives

 

Similairement à la classe 2, la classe 4 contient 3 divisions. Chacune d'entre elles a ses propres critères de classification.

 

Classe 4.1: Solides inflammables

La classe 4.1 inclus les matières qui s'enflamment facilement, ainsi que celles qui sont susceptibles de causer un incendie par frottement. On peut par exemple penser aux allumettes.

 

Cette classe inclut également les explosifs désensibilisés, s'ils ne présentent plus les propriétés pour être classés comme explosifs, et les matières auto-réactives.

 

Classe 4.2: Matières sujettes à l'inflammation spontanée

Cette classe inclue les matières pyrophoriques, c'est-à-dire celles qui s'enflamment spontanément au contact de l'air dans un temps inférieur ou égal à 5 minutes. On y inclut également les matières auto-échauffantes qui, en grande quantité, s'enflamment spontanément au contact de l'air sur une longue période.

 

Le charbon activé et le magnésium en poudre sont des exemples qui entrent dans cette classe.

 

Classe 4.3: Matières qui, au contact de l'eau, dégagent des gaz inflammables (matières hydroréactives)

Les substances qui sont incluses dans cette classe réagissent avec l'eau pour former des gaz inflammables. Cette information est particulièrement importante en cas d'incendie, puisque l'utilisation d'eau pour éteindre un feu de ces substances ne ferait qu'empirer la situation.

 

Les exemples les plus communs sont le sodium et le lithium, tous deux dans leur état métallique.

 

Classe 5: Matières comburantes et peroxydes organiques

Cette classe regroupe 2 divisions: la classe 5.1, les matières comburantes, et la classe 5.2, les peroxydes organiques.

 

Classe 5.1: Matières comburantes

 

Les matières comburantes sont les substances solides ou liquides qui dégagent de l'oxygène. Ce sont donc des matières qui peuvent provoquer un incendie lorsque mises en contact avec un combustible, ou aggraver un incendie.

 

Parmi les matières comburantes, on peut penser au peroxyde d'hydrogène et aux pastilles de chlore à piscine.

 

Classe 5.2: Peroxydes organiques

Les peroxydes organiques sont des substances carbonées comportant au sein de leur structure chimique une fonction peroxyde, soit « R-O-O-R' ». Ces substances peuvent avoir plusieurs propriétés les rendant très dangereuses, telles que:

 

• Être susceptibles à une décomposition exothermique auto-accélérée
• Être susceptibles à une décomposition explosive
• Brûler rapidement
• Être sensibles aux chocs ou aux frottements
• Réagir de façon dangereuse avec d'autres matières
• Causer des lésions graves aux yeux

Des exemples de peroxydes organiques communs sont difficiles à trouver, ces substances étant généralement des produits extrêmement spécialisés. Un exemple pourrait être le peroxyde de lauroyle, qui peut être utilisé comme agent blanchissant.

 

Classe 6: Matières toxiques et matières infectieuses

 

Les matières de la classe 6 sont les produits qui sont susceptibles de nuire gravement à la santé des humains ou des animaux qui y sont exposés. Elle regroupe deux divisions: la classe 6.1, qui sont les matières toxiques, et la classe 6.2, qui sont les matières infectieuses.

 

Classe 6.1 : Matières toxiques

La classe 6.1 regroupe les matières toxiques, c'est-à-dire les matières qui peuvent causer la mort, des blessures graves, ou nuire à la santé humaine si elles sont absorbées dans le corps. On dénote 3 voies d'absorption distinctes dans cette classe: l'ingestion, l'absorption cutanée et l'inhalation. L'inhalation est elle-même séparée en différents modes d'inhalation: l'inhalation des vapeurs est distincte de l’inhalations des poussières et brouillards. Notons que l'inhalation des gaz n'est pas prise en compte dans la classe 6.1, puisque les gaz toxiques sont définis dans la classe 2.3.

 

Pour les matières toxiques par ingestion et par contact cutané, le critère de classification utilisé est la DL50. La DL50, ou dose léthale 50 %, est la dose qui, dans un essai sur un groupe d'animaux, provoque la mort de la moitié du groupe. Plus la DL50 est basse, plus le produit est donc toxique.

 

Pour être classifié dans la classe 6.1 en raison de sa toxicité par ingestion, un produit doit avoir une DL50 orale de 300 mg/kg ou moins. Pour être plutôt classifié dans la classe 6.1 en raison de sa toxicité par contact cutané, il doit avoir une DL50 cutanée inférieure ou égale à 1000 mg/kg.

 

Un produit peut être classé 6.1 pour sa toxicité par inhalation de poussières ou brouillards si sa CL50 pour ce mode d'inhalation est inférieure ou égale à 4 mg/L.

 

Pour l'inhalation de vapeurs, la situation est plus complexe, car il y a deux critères :

 

• Le produit doit avoir une CL50 pour l'inhalation de vapeurs d'au plus 5000 ppmV;
• Le produit doit avoir une concentration de vapeurs à saturation dans l'air, à température et pression ambiante, d'au moins 20 % sa CL50.

Des exemples de substances classés en 6.1 sont le cyanure de sodium, les sels de mercure et plusieurs composés d'arsenic.

 

Classe 6.2: Matières infectieuses

Cette classe contient les substances qui sont susceptibles d'infecter les humains ou les animaux. Parmi les différentes substances entrant dans cette classe de danger, on retrouve :

 

• Des microorganismes, tels des virus, bactéries ou champignons
• Des prions
• Des toxines
• Des déchets biomédicaux

Classe 7: Matières radioactives

Cette classe de produit regroupe les matières qui sont définies dans le règlement sur l'emballage et le transport des substances nucléaires.

 

Classe 8: Matières corrosives

Cette classe de dangers regroupe les substances qui peuvent détruire la peau humaine et les substances qui peuvent s'attaquer aux métaux. Cela peut inclure les substances acides, les substances basiques, ainsi que des substances neutres ou sans pH ayant également des propriétés corrosives.

Il est très important de mentionner que les corrosifs sont la seule classe au RTMD à l'intérieur de laquelle les produits ne sont pas toujours compatibles entre eux. Puisque cette classe regroupe les acides et les bases, une attention spéciale doit être portée à cette classe, afin d'éviter les incompatibilités lors du transport et de l'entreposage.
Pour être classifié comme une matière corrosive en raison de son action sur la peau humaine, un produit doit causer la destruction du tissu cutané intact sur toute son épaisseur, à l'intérieur d'une période d'observation de 14 jours, après une application d'une durée d'au plus 4h.
Pour être classifié comme une matière corrosive en raison de son action sur les métaux, un produit doit montrer une vitesse de corrosion sur l'acier ou l'aluminium d'au moins 6.25 mm par an lorsque mis à l'épreuve à 55°C. Les matières corrosives incluent notamment l'acide chlorhydrique, l'hydroxyde de sodium, et le mercure.

Classe 9: Produits, matières ou organismes divers

Les produits qui entrent dans la classe 9 sont des produits qui n’entrent dans aucune autre classe, mais qui peuvent tout de même présenter un danger lors du transport.
Certains produits sont directement cités dans le règlement comme faisant partie de la classe 9, tel par exemple les trousses de premier secours.
Le règlement prévoit également que les matières soient classées dans la classe 9 si elles sont:

• Des batteries ou piles au lithium satisfaisant certaines conditions
• Des polluants marins
• Des liquides transportés à 100°C ou plus
• Des solides transportés à 240°C ou plus, sans goudron ou liant